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Nombreux sont ceux qui reconnaissent la réalité du changement climatique, mais la plupart n’agissent pas. Pourquoi ?

Une nouvelle étude analyse de manière systématique ce qui fonctionne – et ce qui ne fonctionne pas – pour surmonter les barrières psychologiques qui maintiennent les individus dans le statu quo des émissions de carbone.

Par Sarah DeWeerdt (Öffnet in neuem Fenster)

Amener les gens à penser davantage à l’avenir, en particulier au leur et à celui des personnes qui leur sont chères, constitue la stratégie la plus efficace pour inciter à l’action climatique, selon une nouvelle étude. Les résultats proviennent d’une comparaison directe de 17 stratégies distinctes visant à inspirer les gens à lutter contre le changement climatique, allant de la consultation d’informations sur l’empreinte carbone à la réflexion sur les avantages personnels des comportements respectueux de l’environnement.

Par le passé, la plupart des études sur ces stratégies testaient une seule intervention à la fois afin d’en évaluer l’efficacité (Öffnet in neuem Fenster), mais cela rendait difficile la comparaison des résultats entre études. Désormais, les équipes de recherche examinent de manière systématique non seulement ce qui fonctionne, mais surtout ce qui fonctionne le mieux pour surmonter les obstacles psychologiques qui freinent le passage à l’action et maintiennent les individus dans le statu quo en matière d’émissions de carbone.

La nouvelle étude illustre ce que l’on appelle un « tournoi d’interventions » (intervention tournament), un protocole expérimental émergent dans lequel plusieurs interventions climatiques sont testées simultanément selon la même méthodologie. Une équipe de recherche a recruté 7 624 adultes vivant aux États-Unis pour une étude en ligne. Chaque personne a été affectée aléatoirement à l’un des 17 groupes d’intervention ou à un groupe témoin. Chaque groupe d’intervention testait une stratégie psychologique différente pour motiver l’action climatique.

Pour évaluer l’efficacité des interventions, l’équipe de recherche a interrogé les membres des groupes sur la fréquence à laquelle ils et elles entreprennent diverses actions liées au climat, sur leurs intentions d’augmenter ou de réduire ces comportements à l’avenir, ainsi que sur l’utilité perçue si un grand nombre de personnes adoptent ces actions. Les membres des groupes ont également visionné cinq titres d’actualité et trois pétitions portant sur le changement climatique, puis ont indiqué dans quelle mesure ils et elles seraient susceptibles de les partager sur les réseaux sociaux et de les transmettre directement à des personnes de leur entourage.

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« Nous avons constaté qu’amener les gens à imaginer l’avenir du changement climatique, en particulier des scénarios les impliquant eux-mêmes ou leurs proches, était la méthode la plus efficace pour inciter à agir », explique Alyssa Sinclair (Öffnet in neuem Fenster), membre de l’équipe de recherche et chercheuse postdoctorale au Communication Neuroscience Lab et au Penn Center for Science, Sustainability, and the Media de l’Université de Pennsylvanie, à Philadelphie. Ces interventions orientées vers l’avenir incluent le fait de s’imaginer subir les effets négatifs du changement climatique dans le futur (Öffnet in neuem Fenster), ou encore de rédiger une lettre à un enfant pour lui expliquer les efforts entrepris afin de lui garantir une planète habitable qu’il lira une fois adulte.

« Inciter les gens à relier le changement climatique à eux-mêmes et à leurs proches s’est également avéré être le meilleur moyen de les motiver à partager des nouvelles et des pétitions sur le climat », ajoute Sinclair. Cela pouvait passer, par exemple, par la rédaction de la lettre à un enfant ou par un exercice où les gens devaient décrire en quoi des titres d’actualité sur le changement climatique les concernaient personnellement ou concernaient des personnes de leur entourage.

Les résultats sont publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.

Les interventions visant à accroître la perception de l’efficacité des actions climatiques ont atteint cet objectif, mais n’ont pas pour autant incité à passer à l’action – un résultat surprenant, selon Sinclair. « Dans des enquêtes antérieures, nous avions observé que l’impact perçu était associé à l’intention d’adopter des comportements favorables à l’environnement », précise-t-elle. « Ces résultats suggèrent que, bien qu’augmenter l’impact perçu puisse être utile, cela n’est pas toujours nécessaire ni suffisant pour motiver une action. »

L’équipe de recherche a également identifié certaines interventions inefficaces pour susciter l’action ou le partage d’informations, notamment le fait de fournir des données sur sa propre empreinte carbone, une approche pourtant couramment utilisée dans la communication climatique.

La rédaction d’une lettre à un enfant est aussi apparue comme une stratégie efficace (Öffnet in neuem Fenster) dans un autre tournoi d’interventions récent, qui testait 11 approches différentes pour stimuler l’action climatique dans 63 pays. Dans cette autre étude, l’écriture de la lettre s’est révélée efficace même auprès des personnes de droite aux États-Unis, qui ont tendance à être plus sceptiques à l’égard du changement climatique et des mesures d’action.

Dans la nouvelle étude, chaque personne reconnaissait l’existence du changement climatique et sa cause anthropique, une position généralement associée à la gauche politique aux États-Unis. « Dans nos études en cours, nous explorons davantage les interventions prometteuses qui sont efficaces à la fois chez les personnes de gauche et de droite », indique Sinclair. L’équipe de recherche teste également des méthodes pour évaluer les effets des interventions non seulement sur les intentions déclarées, mais aussi sur les comportements concrets du quotidien.

Source : Sinclair, A.H. et coll. « Behavioral interventions motivate action to address climate change (Öffnet in neuem Fenster) », Proceedings of the National Academy of Sciences, 2025.

Article original en anglais : https://www.anthropocenemagazine.org/2025/05/many-people-believe-climate-change-is-happening-but-most-dont-act-why/ (Öffnet in neuem Fenster)

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Anthropocène est la version française d’Anthropocene Magazine (Öffnet in neuem Fenster). La traduction française des articles est réalisée par le Service de traduction de l’Université Concordia (Öffnet in neuem Fenster), la Durabilité à l’Ère Numérique (Öffnet in neuem Fenster) et le pôle canadien de Future Earth (Öffnet in neuem Fenster).