Masters Villard de Lans 2025 - Programmes courts : retours et surprises

Des chutes d'eau détrempent le Vercors par intermittence, entrecoupées de rayons d'un soleil encore estival très chaud, la température varie de dix à quinze degrés en quelques minutes. La patinoire André Ravix est très bien remplie dès le jeudi : des connaisseurs venus retrouver leurs patineurs favoris, mais aussi de nombreux vacanciers, la station profitant d'une belle fréquentation à quelques jours de la rentrée. L'ambiance est studieuse, l'année Olympique n'est pas une saison comme les autres. Pour les sélectionnables, elle sera longue. Le calendrier a été modifié en conséquence, le Grand Prix de France a été avancé d'un mois, tout comme ces mêmes Masters. Beaucoup de programmes sont déjà très aboutis, les patineurs ont travaillé d'arrache-pied tout l'été. En raison de l'absence des juniors, retenus par leurs propres Grand Prix, le planning est plus confortable pour tout le monde. En bref : des Masters parfaitement réussis.
Ce sont les couples qui montent sur la glace les premiers, dès le jeudi. Ils ne sont que trois : les époux Kovalev, Aurélie Faula et Théo Belle, et la toute nouvelle association Megan Wessenberg et Denys Strekalin. La hiérarchie est respectée : Camille et Pavel prennent la tête dès le programme court avec un seul point de déduction pour un triple boucle piqué parallèle légèrement défaillant. Nos "vieux" routiers sont prêts, ils disputeront leur qualification pour Milan, en Chine, dans à peine quelques semaines. Camille et Pavel ont quitté le couple Depouilly pour être coachés par Bruno Massot, émigré de Caen à Angers. Les changements d'entraîneurs, quels qu'il soient, et sans que cela ne remette la compétence de ces derniers en cause, leur a toujours été bénéfique. Même après de longues années passées sur le circuit, ils progressent, ce qui est louable, s'améliorer une fois la trentaine passée, n'étant pas si fréquent. Aidés par leur expérience et leur nouveau sursaut, ils obtiennent un bon score de 65.41. Sur le papier, leur thème d'Edith Piaf et Charles Aznavour peut sembler daté, mais sur la glace, il est charmant et bien interprété. Faula/Belle ont opté pour “Within” de Daft Punk, en version TGV. Ca va vite, très vite, un peu trop même pour leur patinage. Le triple twist, le triple Salchow parallèle et la pirouette finale connaissent quelques difficultés, mais l'ensemble leur rapporte 58.55. Wessenberg/Strekalin travaillent avec Stefania Berton à Chicago, et on très récemment effectué un stage avec Bruno Massot à Courchevel. Sur une version de “Les Derniers Jours du Disco” de Juliette Armanet un peu accélérée, on note une cohésion étonnante entre les deux patineurs alors qu'ils évoluent ensemble depuis seulement quelques semaines. Ils réalisent un excellent double twist de niveau 3, et leur performance n'est entachée que de deux erreurs : un quarter assorti d'une chute sur le triple boucle piqué, et une désynchronisation dans la pirouette. Des débuts très prometteurs.
Plusieurs messieurs ont conservé leur programme court de l'an Dernier : Landry Le May, avec "Champagne" et "Vooddo Mama", Luc Economidès avec "Selah" de Kanye West, Corentin Spinar avec "Black Betty" de Ram Jam. Les Masters ont très rarement vu briller Kevin Aymoz. Le voici pourtant en plein assassinat du chat noir, à coups de quad boucle piqué/triple boucle piqué, triple Lutz, et triple Axel. Des difficultés qu'au départ, il n'avait même pas prévu de présenter (voir interview). Pas un GOE négatif et des composantes qui grimpent jusqu'à 9.50. Son programme sur "Sunday Afternoon" de Phono Input et "Judas" de Lady Gaga, chorégraphié par lui-même, est un bijou de délicatesse, puis d'explosivité. La seule chose que trahit ce Judas est le mauvais sort, qui lui faisait louper la plupart de ses Masters, entre ratés techniques et blessures. Kevin est ultra prêt, en pleine forme, souriant, heureux. Sur la glace, ce petit gabarit d'un mètre soixante, paraît mesurer vingt centimètres de plus, par sa prestance, sa sensibilité, son originalité, sa personnalité effervescente. Il domine tous ses concurrents de la tête et des épaules avec 97.09, soit quinze points de mieux qu'un Adam Siao Him Fa en perdition dès la première épreuve. Son talent n'est nullement remis en question, c'est la technique qui lui file entre les lames : chute sur le quad Lutz d'entame, un triple Axel qui tousse autant que son auteur, et un quad boucle piqué/double boucle piqué pas en meilleure santé. Avec des GOEs négatifs sur les principales difficulté, le score est peu représentatif de ses immenses possibilités : 82.57. Sa “Terre Vue du Ciel" de Armand Amar, thème qui correspond bien à sa sensibilité réservée, est cependant très bien ficelée, et lui promet des jours meilleurs. Ce n'est pas la première fois qu'Adam loupe un programme court, on l'a vu par le passé, capable de remontées spectaculaires, historiques même, et tout le monde, lui compris, pense que ça ira mieux samedi… Davide Lewton-Brain a, lui aussi, gardé son court de l'an passé : "L'Enfer", de Stromae. Kevin qui est son chorégraphe, à quelques minutes de son propre programme, veille en bord de piste, tâche pourtant difficile quand on a son propre stress à gérer. Et Davide va créér la surprise. Un court propre comme un sou neuf, qui a gagné en maturité,et qui lui offre la 3ème place provisoire, avec 81,84, score tout proche de celui d'Adam. Triple Axel, triple flip (à la carre de réception douteuse, le seul hic), triple Lutz/triple boucle piqué bonifié. Derrière lui, la lutte est fratricide. Luc Economidès et François Pitot se disputent la sélection à l'épreuve qualificative des Jeux Olympiques. De quoi avoir une bonne grosse pression sur le dos. Luc prend l'avantage avec un "Selah" qu'il maîtrise de bout en bout, à l'exception d'une petite carre douteuse pour le triple Lutz. Bilan : 81.59, ce qui reste un très bon score. Le "Dig Down" de Muse en version Gospel de François connaît aussi sa carre foireuse, pour le triple flip d'entrée. Le déficit de points vient surtout d'un triple Axel franchement boiteux. Il n'est pour l'instant que 5ème (73.11) avec des composantes supérieures à son TES, comme Adam Siao Him Fa.
Ils sont attendus comme le messie… Guillaume Cizeron est sans doute le meilleur danseur sur glace de tous les temps, il a été absent quatre ans. On sait Laurence Fournier-Beaudry excellente technicienne, l'une des plus fortes au monde, mais les deux néo-partenaires avaient des styles très différents. Guillaume est champion olympique en titre, naturel, donc, que le sien prévale. Et ça marche. La très athlétique Laurence s'est reconvertie en nymphe délicate, sa glisse s'est adoucie pour coller à celle du héros national. D'aucun diront que leur "voguing" ressemble trop à un certain "wacking" qui a participé à la victoire olympique de Guillaume. 1) qu'est-ce que ça peut faire ? Le souvenir de Gabriella Papadakis est dans toutes les têtes, ouvrant inévitablement la porte à la comparaison, même si on fait de son mieux pour l’éviter. 2) ce sont deux courants musicaux totalement différents, mais la distinction reste l'apanage des pros et des puristes. Que cette danse rythmique ressemble à une autre ou non, n’a guère d’importance. Car c'est une vraie réussite. Le passé de patineuse tonique de Laurence l'aide à négocier le virage, d'autant mieux qu'elle y allie une grâce qu'elle n'avait pas forcément jusque là. Honnêtement, j'avais des doutes sur ce partenariat depuis son annonce, mais dès vendredi j'ai été conquise. L'exécution manque peut-être un peu de vitesse, mais nous sommes aux Masters, première sortie officielle de la saison, première sortie officielle également (hors galas) pour le nouveau couple. L'arrangement fait de "Enjoy the Silence" de Depeche Mode est très agréable à l'oreille, la seconde partie sur "Personal Jesus" paraît, par contre, un peu trop courte. Les notes montent tout de suite, sans doute un peu aidées par le phénomène réputation et la joie de revoir Cizeron. Des 4 et des 5 dans les grades d'exécution, des 9.75 en composantes pour un total de 88.54. Evgenia Lopareva et Evgeniia Lopareva paraissent un peu tendus. Il y a de quoi l'être quand, quelques mois plus tôt, alors que vous teniez le haut du pavé français depuis plusieurs saisons, on vous annonce sèchement qu'un nouveau couple est déjà considéré comme N°1 alors qu'il n'a pas encore touché officiellement la glace. Mais les deux élèves de Romain Hagenauer, et compagnons d'entraînement de Laurence et Guillaume, sont des battants. Blue Eiffel 65 et Daft Punk, dont Geoffrey est grand fan, sont au menu avec les standards "Da Funk" et "Around the World". Les niveaux sont équivalents à ceux de leurs camarades de Gadbois : 4 pour les twizzles, " 3 pour la midline et le porté. Un sacré bon signe. Le score n'est pas très élevé, 80.30, pas d'inflation euphorique ni d’effet messie, et ce sont les composantes, un peu étriquées, qui grèvent le total. Encore une fois, nous sommes en tout début de saison. Vainqueur du Grand Prix de France l’an dernier et médaillés européens, plus on monte dans la hiérarchie, plus le score se durcit. Ils l’ont appris à leurs dépend à Boston en mars, où la plus petite erreur a été sanctionnée par un coup de fouet. Ils l’ont pris avec la plus grande philosophie. Loïcia Demougeot et Théo Le Mercier ont le feu… aux patins. Ainsi qu’ils l’ont dit quelques heures plus tôt en interview (Si apre in una nuova finestra), ils ne veulent surtout pas devoir changer de RD comme ils ont été contraints de le faire l’an dernier. A l’issue des deux minutes cinquante réglementaires, ils peuvent être rassurés. “Scrubs Unlike” de Pluto et “Sing Halleluja” de Dr Alban leur permettent d’exploiter tout leur talent, en particulier dans la seconde partie qui dépote vraiment. C’est un plaisir de les voir s’éclater ainsi dès leur première compétition. Théo fait preuve d’une belle solidité et Loïcia est toujours aussi sculpturale et ethérée. Les niveaux sont très bons, malgré un pattern step qui ne dépasse pas 2. 76.91 les classe au 3ème rang. Ils sont suivis de Natacha Lagouge et Arnaud Caffa (72,41), éternellement débordants de la joie de patiner. Dans des costumes colorés qui évoquent le cirque, et sur “Just a Girl” de Florence and the Machine, Marie Dupayage et Thomas Nabais semblent un peu méfiants. Leurs collègues villardiens Célina Fradji et Jean-Hans Fourneaux ont quitté les rangs juniors pour entrer dans le grand bain. Attention danger. Marie est à croquer avec sa nouvelle coupe de cheveux qui la fait ressembler à une délicate poupée de collection. Souris et détends-toi Marie, tout va bien se passer. Ca se passe bien, en effet, sauf les twizzles de la jolie demoiselle qui tombent au niveau 1. Quelques points de perdus, pas de quoi s’affoler. Ils sont 5èmes avec 66.34. Célina et Jean-Hans ont un programme très rock et très intense sur “Bills, Bills, Bills” de Destony’s Child (ancien groupe de Beyoncé), et aussi une des plus jolies glisses de l’après-midi. Ils sont très vifs, bien dans la glace. Les niveaux sont logiques mais les notes un basses (63.05).
Les dames clôturent les programmes courts de la journée. Léa Serna et son “Girl with One Eye” de Florence & the Machine prennent aisément la tête (64.94) avec pour seule petite erreur un triple boucle piqué en combinaison réceptionné sur le quart. Migrer à Oberstdorf a fait le plus grand bien à Léa. Reconnaissons qu’il n’y a pas grand chose d’autre à faire dans la station bavaroise que travailler ! Mais Léa a gagné en force mentale et en décontraction. Son patinage est plus solide, plus affirmé. Lorine Schild la suit, dans une originale combinaison à mi-chemin entre le bleu céleste et le bleu de France, sur une version lyrique du très célèbre “Stairway to Heaven” de Lez Zeppelin. La dégradation de son triple boucle piqué en combinaison avec un triple Lutz, ajoutée à un triple boucle hasardeux qui lui vaut des GOEs négatifs, lui font perdre un saladier de points. Elle est 2ème avec 56,79, ce qui est bas mais pas irrattrapable. Avec 54.65, l’invitée belge Jade Hovine n’est pas loin, bien qu’elle commette plusieurs erreurs. Fâchée avec des sauts qui la privent d’une combinaison, Clémence Mayindu est distancée aux points (42.93). Dommage car la Damarienne est pétrie de talent et d’élégance.
Sur place : Laurine Bourzat et Kate Royan
Masters Villard de Lans 2025 - Programmes courts : des retours et des surprises
Rain showers intermittently soak the Vercors, interspersed with rays of still very warm summer sun, with temperatures varying by ten to fifteen degrees within minutes. The André Ravix skating rink is very well filled from Thursday on: enthusiasts coming to see their favorite skaters, but also many vacationers, as the resort enjoys a good attendance just a few days before school starts. The atmosphere is studious; the Olympic year is not like any other season. For those eligible for selection, it will be long. The schedule has been adjusted accordingly, with the Grand Prix of France moved up by a month, as well as Masters. Many programs are already very well developed; skaters have been working tirelessly all summer. Due to the absence of the juniors, who are busy with their own Grand Prix, the schedule is more comfortable for everyone. In short: perfectly successful Masters.
Pairs take to the ice first, starting Thursday. There are only three: the Kovalevs, Aurélie Faula and Théo Belle, and the brand new pairing of Megan Wessenberg and Denys Strekalin. The hierarchy is respected: Camille and Pavel take the lead starting from the short program with only one point deduction for a slightly faulty triple toe loop. Our 'old' veterans are ready, they will compete for their qualification for Milano, in China, in just a few weeks. Camille and Pavel left the Depouillys to be coached by Bruno Massot, who moved from Caen to Angers. Changes in coaches, whatever they may be, and without questioning their competence, have always been beneficial for them. Even after many years on the circuit, they continue to improve, which is commendable, as improving after turning thirty is not so common. Helped by their experience and their new surge, they achieve a good score of 65.41. On paper, their theme of Edith Piaf and Charles Aznavour may seem dated, but on the ice, it is charming and well interpreted. Faula/Belle opted for "Within” by Daft Punk in high speed train version. It goes fast, very fast, perhaps too fast for their skills. The triple twist, the triple Salchow, and the final spin are a bit difficult, but the overall performance earns them 58.55. Wessenberg/Strekalin are working with Stefania Berton in Chicago, and very recently took a workshop with Bruno Massot in Courchevel. To a slightly accelerated version of "Les Derniers Jours du Disco” by Juliette Armanet, there is an astonishing cohesion between the two skaters who have only been skating together for a few weeks. They have an excellent level 3 double twist, and their performance is slightly tarnished only by two mistakes: a quarter followed by a fall on the triple loop. Very promising beginnings.
Several of the men have kept their short program from last year: Landry Le May with "Champagne" and "Voodoo Mama", Luc Economidès with "Selah" by Kanye West, Corentin Spinar with "Black Betty" by Ram Jam. The Masters have rarely seen Kevin Aymoz shine. Yet here he is, killing the black cat, with quad toe loop/triple toe loop, triple Lutz, and triple Axel. These were difficulties he hadn’t even originally planned to perform(see interview). Not a single negative GOE and components rising to 9.50. His program to "Sunday Afternoon" by Phono Input and "Judas" by Lady Gaga, choreographed by himself, is a gem of delicacy, then explosiveness. The only thing that this Judas betrays is ill fate, which made him miss most of his Masters, due to technical failures and injuries. Kevin is ultra ready, in great shape, smiling, happy. On the ice, this small man of one meter sixty seems to be twenty centimeters taller, thanks to his presence, sensitivity, originality, and effervescent personality. He outshines all his competitors by head and shoulders with a score of 97.09, which is fifteen points better than Adam Siao Him Fa who falters right from the first event. His talent is by no means questioned, it's the technique that slips away today: a fall on the opening quad Lutz, a triple Axel that coughs as much as its performer, and a quad loop/double loop combination that is not in the best shape. With negative GOEs on the main difficulties, the score is not representative of his immense potential: 82.57. His “Earth Seen from the Sky” by Armand Amar, a theme that suits his reserved sensitivity, is however very well crafted, and promises him better days ahead. This is not the first time Adam has missed a short program; we have seen him in the past capable of spectacular, even historic comebacks, and everyone, including him, thinks it will go better on Saturday... Davide Lewton-Brain also kept his short program from last year: "L'Enfer" by Stromae. Kevin, who is his choreographer, is watching from the boards, just a few minutes before his own program, a tough task when you have your own stress to manage. And Davide is going to create a surprise. A short program clean like a brand new coin, which has gained maturity, and earns him third place provisionally, with a score of 81.84, very close to Adam's score. Triple Axel, triple flip (with an unclear landing edge, the only hitch), triple Lutz/triple toe loop combo. Behind him, the battle is fierce. Luc Economidès and François Pitot are competing for selection in the Olympic qualifying event. That's a lot of pressure on their shoulders. Luc takes the lead with a 'Selah' that he masters from start to finish, except for a small doubtful edge on the triple Lutz. The result: 81.59, which remains a very good score. The 'Dig Down' by Muse in François's Gospel version also experiences its own problematic edge, for the opening triple flip. The points deficit mainly comes from a really wobbly triple Axel. He is currently only in 5th place (73.11) with components scores higher than his TES, just like Adam Siao Him Fa.
They are awaited like the Messiah... According to many opinions, Guillaume Cizeron is the best ice dancer of all time, and he has been away for four years. We know Laurence Fournier-Beaudry to be an excellent technician, one of the strongest in the world, but the two new partners had very different styles. Guillaume is the reigning Olympic champion, so it is natural that his style prevails. And it works. The very athletic Laurence has transformed into a delicate nymph, her glide has softened to match that of the national hero. Some will say that their 'voguing' looks too much like a certain 'wacking' that contributed a lot to Guillaume's Olympic victory. 1) What does it matter? The memory of Gabriella Papadakis is in everyone's minds, inevitably opening the door to comparison, even if we do our best to avoid it. 2) These are two completely different musical currents, but the distinction remains the domain of the pros and purists. Whether this rhythmic dance resembles another or not hardly matters. Because it is a true success. Laurence's past as a dynamic skater helps her navigate the turn, especially as she combines it with a grace she didn't necessarily have before. Honestly, I had doubts about this partnership since it was announced, but from Friday I was won over. The performane may lack a bit of speed, but we are at the Masters, the first official outing of the season, also the first official outing (aside from galas) for the new couple. The arrangement of "Enjoy the Silence" by Depeche Mode is very pleasant to the ear, while the second part on "Personal Jesus" seems a bit too short. The scores rise immediately, perhaps somewhat aided by the reputation phenomenon and the joy of seeing Cizeron again. Scores of 4s and 5s in GOEs, 9.75 in components for a total of 88.54. Evgenia Lopareva and Evgeniia Lopareva seem a bit tense. It's understandable to be so when, a few months earlier, while you had been at the top of the French scene for several seasons, you were abruptly told that a new couple is already ranked nation No. 1 even though they haven't officially stepped on the ice yet. But the two students of Romain Hagenauer, and training partners of Laurence and Guillaume, are fighters. Blue Eiffel 65 and Daft Punk, of which Geoffrey is a big fan, are on the menu with the classics "Da Funk" and "Around the World." The score is not very high, 80.30, no euphoric inflation or messiah effect, and it is the somewhat cramped components that weigh down the total. Once again, we are at the very beginning of the season. Last year's winner of the French Grand Prix and European medalists, know that the higher up the hierarchy you go, the tougher the score becomes. They learned this the hard way in Boston in March, where the smallest mistake was penalized with a whip. They took it with the greatest philosophy. Loïcia Demougeot and Théo Le Mercier have fire... up their blades. As they said a few hours earlier in an interview, they especially do not want to have to change their rhythm dance as they were forced to do last year. At the end of the two minutes and fifty seconds of the RD, they can be reassured. 'Scrubs Unlike' by Pluto and 'Sing Halleluja' by Dr Alban allow them to showcase all their talent, especially in the second part which really kicks. It is a pleasure to see them having so much fun in their first competition. Théo shows great strength and Loïcia is as sculptural and ethereal as ever. The levels are very good, despite a step pattern that does not exceed 2. 76.91 places them in 3rd position. They are followed by Natacha Lagouge and Arnaud Caffa (72.41), who are eternally overflowing with the joy of skating. In colorful costumes reminiscent of the circus, and to 'Just a Girl' by Florence and the Machine, Marie Dupayage and Thomas Nabais seem a bit cautious. Their fellow villagers Célina Fradji and Jean-Hans Fourneaux have left the junior ranks to dive into the deep end. Beware, danger! Marie looks adorable with her new haircut that makes her look like a delicate collectible doll. Smile and relax Marie, everything will be fine. It is indeed going well, except for the cute lady's twizzles which fall at level 1. A few points lost, nothing to panic about. They are 5th with 66.34. Célina and Jean-Hans have a very rock and very intense program on "Bills, Bills, Bills" by Destiny's Child (Beyoncé’s former band), and also one of the finest glides of the afternoon. They are very lively, they feel well on the ice. The levels are logical but the scores are a bit low (63.05).
The ladies close the day's short programs. Léa Serna and her "Girl with One Eye" by Florence & the Machine easily take the lead (64.94) with only a small error, a triple toe loop in combination under-rotated. Moving to Oberstdorf has done Léa a lot of good. Let's say that there isn't much else to do in the Bavarian resort than work! But Léa has gained in mental strength and relaxation. Her skating is more solid, more assertive. Lorine Schild is right behind her her in an original outfit that is halfway between sky blue and French blue, performing to a lyrical version of the very famous 'Stairway to Heaven' by Led Zeppelin. The degradation of her triple toe loop combined with a triple Lutz, along with a risky triple loop that earns her negative GOEs, cost her a handful of points. She is in 2nd place with 56.79, which is low but not insurmountable. With a score of 54.65, guest skater Jade Hovine from Belgium is not far behind, although she makes several mistakes. In trouble with jumps that deprive her of a combination, Clémence Mayindu falls behind in points (42.93). It's a shame because the Damarienne is full of talent and elegance.
By Laurine Bourzat and Kate Royan